Le Théorème du Lampadaire
15 novembre 2024
Récemment, je me suis intéressé au microchimérisme via le livre de Lise Barnéoud, Les cellules buissonnières. Dans le bouquin, l’autrice évoque à plusieurs reprise le théorème du lampadaire.
Le théorème du lampadaire est une métaphore utilisée pour illustrer une tendance cognitive humaine : chercher des réponses ou des solutions là où il est le plus facile de regarder, plutôt que là où elles se trouvent réellement. Cette idée est souvent symbolisée par l’histoire d’un homme qui cherche ses clés perdues sous un lampadaire, non parce qu’il pense les avoir perdues à cet endroit, mais simplement parce que c’est là où la lumière est la plus forte.
Explication
Le théorème du lampadaire reflète plusieurs aspects de la pensée humaine :
1. Biais de disponibilité : nous avons tendance à chercher des informations ou des solutions dans les zones les plus accessibles ou familières.
2. Confort cognitif : nous privilégions les endroits où il est facile de chercher, même si cela ne nous rapproche pas nécessairement de la solution.
3. Approche méthodologique limitée : en recherche scientifique ou en résolution de problèmes, cela correspond à la tendance à se limiter aux méthodes ou aux outils que l’on maîtrise le mieux, sans forcément chercher dans des domaines moins familiers mais potentiellement plus pertinents.
1. En recherche scientifique : les chercheurs peuvent se focaliser sur les méthodes qu’ils maîtrisent le mieux ou sur des aspects d’un problème plus faciles à tester, même si cela n’éclaire pas nécessairement les questions les plus importantes.
2. En entreprise : une organisation pourrait se concentrer sur des indicateurs de performance faciles à mesurer, même si ceux-ci ne donnent pas une vue d’ensemble complète sur la performance réelle.
3. Dans la vie quotidienne : nous pouvons essayer de résoudre des problèmes en utilisant des solutions ou des stratégies qui ont fonctionné par le passé, sans explorer des alternatives nouvelles mais potentiellement plus adaptées.
4. En ostéopathie : Le théorème peut illustrer le concept de globalité en ostéopathie. En restant focalisé sur la zone de la douleur de mon patient je risque de passer à côté d’autres blocages qui font que, dans l’ensemble, le schéma corporel est dysfonctionnel.
Prenons l’exemple d’une sciatalgie (douleur le long du trajet du nerf sciatique). Dans ce cas, libérer les contraintes le long du trajet du nerf en suivant l’anatomie est logique, cohérent et confortable pour le raisonnement (faisceau éclairé par le lampadaire).
Sauf que, dans la majorité des cas, un traitement utilisant ce raisonnement est inefficace ou limité dans le temps.
Prendre du recul et considérer la complexité des interactions du corps humain est beaucoup plus inconfortable car illogique et imprévisible. Parfois, libérer un thorax ou une épaule peut tout autant aider le schéma corporel du patient à retrouver un équilibre lui permettant, à terme, de soulager les contraintes de sa sciatalgie. (sortie du faisceau, prise en compte de la globalité)
Le théorème du lampadaire est une illustration des limites de notre tendance à privilégier ce qui est accessible, connu et facile. Il invite à se rappeler qu’il peut être plus productif de sortir de sa zone de confort et d’explorer des pistes moins évidentes mais potentiellement plus fructueuses.
Ce que les patients pensent de mon travail 🙏🏻
Julie Soles
André N.
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Emeline Alazet
Claire Tollis
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Nina Lostaglio
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